quinta-feira, 8 de janeiro de 2009

Gaza: O impossível trabalho humanitário

"La situation des populations civiles dans la bande de Gaza ne cesse de se dégrader. Malgré la décision d'Israël d'interrompre les combats trois heures par jour pour "permettre à la population de se réapprovisionner et faciliter le travail des organisations non-gouvernementales", l'ONU a estimé, jeudi 8 janvier, que la crise humanitaire empirait "d'heure en heure". Sur place, les ONG font part de leur impuissance face à l'immensité des besoins de la population.
Pour
Jessica Pourraz, une responsable de Médecins Sans Frontières (MSF) à Gaza, cette mini-trève visant à "atténuer la pression internationale" n'a rien changé : "La trève ne s'applique qu'à Gaza-ville, or la plupart des blessés se trouvent en périphérie. Les civils sont pris au piège et nous ne pouvons pas les secourir car là-bas l'armée continue de tirer. Nous sommes en plein coeur du conflit et nous ne pouvons rien faire."

UN BLESSÉ SUR TROIS EST UN ENFANT, SELON L'ONU

Cette pause des bombardements a néanmoins permis aux secours de récupérer de nombreux corps dans des zones jusqu'ici inaccessibles, ce qui a fait monter en flèche le bilan de l'offensive israélienne, qui s'est établi, jeudi, à 763 morts, de source palestinienne.
Le Comité international de la Croix-Rrouge (CICR) raconte sur son
site Internet ce que ses équipes ont découvert quand elles ont enfin pu se rendre mercredi à Zaytoun, en périphérie de la ville de Gaza, alors qu'elles en avaient fait la demande dès samedi à l'armée israélienne. En arrivant, les ambulanciers ont trouvé dans une maison "quatre enfants à côté de leur mère morte, trop faibles pour se tenir debout". "Au total, 12 corps reposaient sur des matelas". En refusant pendant quatre jours l'accès à ces victimes, Israël a violé "ses obligations requises par le droit international", estime le CICR.Depuis le début du conflit, les ONG demandent, en vain, que l'armée permette un accès permanent des secours aux victimes. Selon l'Onu, 680 000 Gazaouis n'ont pas accès à l'hôpital de référence de la ville, et plusieurs ambulanciers ont trouvé la mort en allant secourir des blessés. L'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a ainsi annoncé, jeudi, la suspension de toutes ses activités après que des obus de l'armée israélienne eurent touché un de ses convois, faisant un mort.
750 000 PERSONNES SANS EAU

Mercredi, dans son point quotidien sur la situation, l'office de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) résume ainsi le piège dans lequel se trouvent, sans distinction, les civils et les humanitaires : "Il n'y a aucun endroit sûr dans la bande de Gaza – aucun refuge, aucun abri anti-aérien, et les frontières sont fermées – ce qui fait de ce conflit l'un des rares où les civils n'ont aucun endroit pour fuir."
Et parmi ces civils pris au piège d'une guerre à huis-clos, les mineurs, qui représentent 56 % de la population, payent un très lourd tribu. Selon l'OCHA, plus de 100 enfants auraient ainsi perdu la vie au cours des douze derniers jours, soit près d'un mort sur sept, et près d'un millier ont été blessés, soit le tiers des victimes admises dans les hôpitaux.
Outre l'insécurité généralisée dans laquelle est plongée la bande de Gaza, ses 1,5 million d'habitants manquent du minimum nécessaire pour assurer leur survie. Faute d'électricité, environ 750 000 personnes vivent aujourd'hui sans eau, selon l'ONU. MSF se prépare déjà à voir apparaître des pathologies liées au manque d'hygiène.
L'ONU prévient que ses réserves alimentaires suffiront "pour quelques jours, pas des semaines", et que si l'armée israélienne ne facilite pas l'acheminement de l'aide "il ne fait aucun doute que les gens deviendront de plus en plus affamés". Avant l'offensive israélienne, 80 % de la population de la bande de Gaza dépendait déjà de l'aide internationale. "Après 18 mois d'embargo, le système était au bord de l'explosion", résume Jessica Pourraz. "La guerre a achevé de tout faire exploser".

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